Notre maison est attaquée régulièrement sur les réseaux sociaux pour les méthodes de publication que nous utilisons. je tiens ici à apporter quelques précisions sur la manière dont je considère que le travail d’éditeur doit être fait mais avant je vais vous présenter les différents moyens de faire publier son manuscrit.

Les différents types d’éditeurs

Il existe quatre types d’édition : l’édition à compte d’éditeur, l’édition à compte d’auteur, l’édition participative et l’auto-édition. Voyons les deux premières en détail.
L’édition à compte d’éditeur permet à un auteur d’être publié parfaitement gratuitement. Dans ce cas, l’éditeur prend tous les risques car s’il ne vend pas le livre, il n’est pas remboursé de ces frais de conception. C’est la voie royale, celle dont tous les auteurs rêvent secrètement ou non. Mais c’est aussi le Graal le plus difficile à toucher car moins de 5 % des manuscrits reçus obtiennent une proposition de contrat.
L’édition à compte d’auteur fait payer l’auteur pour tout le travail de conception de son ouvrage. Nous avons alors affaire à un prestataire de services qui vend une mise en page et une correction ainsi qu’une impression de texte. Aucune promotion ne sera effectuée car la maison sera payée pour son travail avant même que le livre ne soit publié. Ces « éditeurs » facturent entre 1500 et 4000 euros pour la publication d’un ouvrage. Bien entendu, il suffit d’envoyer son manuscrit à ces maisons pour qu’il soit immédiatement retenu pour être publié. Marché de dupes.
La troisième catégorie d’éditeurs est celle de l’édition participative. Celle-ci recouvre beaucoup de choses : des éditeurs qui vont demander un montant pour couvrir les frais de correction, d’autres qui demanderont des frais pour faire la couverture ou pour toute action de promotion. Il en ressort du bon et du mauvais car certaines maisons sont très honnêtes et demandent ces montants pour permettre la publication alors que d’autres vendent du vent. Il faut donc être très vigilants sur les propositions qui sont faites dans le contrat à signer. Les montants à payer peuvent varier de 500 à 1500 euros.

le lys bleu éditions logo

Et Le Lys Bleu ?

Nous avons pour vocation à publier et à promouvoir les auteurs qui ne sont pas encore connus, même si nous avons plusieurs auteurs de renom qui ont rejoint notre maison. Ces auteurs ont une activité forte sur les réseaux sociaux et c’est la raison pour laquelle nous y sommes présents également. Nous cherchons par là à donner leur chance d’être publié à de nombreux auteurs qui, sans nous, resteraient dans l’anonymat et, bien sûr, nous espérons découvrir le best-seller de l’année.
Notre maison est sérieuse et pratique le métier de l’édition de la manière la plus respectueuse de ses auteurs. Nous corrigeons les textes, les mettons en page, créons de véritables et professionnelles couvertures avant de faire imprimer sur un papier de qualité. Lorsque cette phase de conception est réalisée, nous passons à celle de la promotion et vous pouvez retrouver sur notre page le nombre de séances de dédicaces et de participations à des salons littéraires et autres évènements que nous organisons pour nos auteurs.
Je suis fier d’être éditeur dans ces conditions car nous faisons de la belle ouvrage, traditionnelle et pourtant moderne par nos moyens de communication.

Alors, à compte d’éditeur ou non ?

Le mythe de l’éditeur qui n’en est un qu’à la condition qu’il ne demande pas un euro à son auteur doit tomber.
Le monde de l’édition change : les lecteurs ont changé [ils ne lisent plus la même littérature], les supports de lecture ont changé [on lit en marchant, en conduisant, en entendant la télévision…], les réseaux de distribution ont changé [grandes enseignes] et les méthodes de promotion également [cafés littéraires, rencontres, petits-déjeuners…]. Et malgré cela, on voudrait que l’éditeur ne change pas !
Il existe en réalité deux catégories d’éditeurs : ceux qui font des livres et ceux qui vendent des livres. Les premiers, prestataires à compte d’auteur, ne font que vendre la fabrication d’un objet sans prendre le moindre risque puisque se faisant payer grassement pour cela. Les seconds prennent tous les risques en investissant leur propre argent sur un titre pour le concevoir, l’imprimer mais aussi le promouvoir. Ceux-là sont distribués sur l’ensemble du territoire et souvent sur les territoires francophones proches. Ils aident les auteurs à faire de leur manuscrit un beau livre en les conseillant sur le contenu même de leur travail. Ils réalisent de belles couvertures inédites et corrigent les textes afin d’en retirer toute coquille. Ils sont amoureux de la littérature et des auteurs. Ils connaissent parfaitement le marché de la vente des livres. Ils sont les partenaires de l’auteur et forment un couple avec lui.
Mais cela est-il contradictoire avec le fait de demander aux auteurs de s’investir dans la vie de leur ouvrage ? Demander à son auteur d’acquérir quelques exemplaires de son ouvrage (qu’il revendra bien entendu et avec bénéfice) fait-il de l’éditeur, qui a investi des sommes très fortes sans commune mesure avec ces quelques euros et sur un simple pari, un voleur de grand chemin ? Devrait-il perdre le statut d’éditeur qu’il a mis le plus souvent des années à acquérir ? Il me semble que tout change et que des positions trop tranchées pourraient nuire à la réflexion.
Alors, oui, nous demandons à nos auteurs de s’impliquer dans la promotion de leurs livres afin de faire un relais local car nos actions portent sur des séances de dédicaces et des salons plus nationaux et nous apprécions que nos auteurs relaient nos efforts au niveau de la ville ou du département. Afin de permettre cette implication, nous demandons à nos auteurs d’acquérir quelques exemplaires de leur titre (qu’ils vendront d’ailleurs) et je n’en ressens aucune honte car il y a un monde entre la manière dont nous faisons notre métier et celle des éditeurs à compte d’auteur qui, eux, ne sont que des prestataires avides et sans vergogne.

Benoit Couzi, Éditeur du Lys Bleu

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