« J’évoquerai des moments de ruptures, des équilibres précaires quand survient l’instant du prélèvement. Pourtant, ce geste transcende une existence, une perspective différente sur ce que l’on croit être une fusion, une interprétation de notre choix de demeurer, rester dans notre pays, vivants, sereins. Toutes ces aubes, multiples et si différentes, où les terres se rencontrent, nous offrent une empreinte, des empreintes. La trace, présente ou absente, nous guide vers d’autres vies, des territoires, des substances. À partir de là, le chien et la meute nous entraînent vers l’inconfort d’émotions, vers des vérités, vers des survies ou vers des absolus indispensables, des sons, des images, des compréhensions, peut-être des doutes aussi, jusqu’à ce face à face somptueux, irréprochable, nécessaire avec le sanglier, dans sa masse, sa puissance, son irréversibilité dont il faudra bien s’extraire. La façon de l’appréhender, d’appréhender cette chasse, peut devenir ou être une passerelle entre chasseurs et non-chasseurs raisonnables, mais un gouffre vis-à-vis des antichasse, une passerelle entre hier et aujourd’hui, entre nature et artificialité, entre passion et désespoir. Étant une nécessité, nous considérons faire implicitement partie de notre écosystème. »
Yves Michaud, avril 2024
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