1955, Georges et Mathilde ont acheté une vieille ferme qu’ils comptent remettre en activité. Un soir de forte tempête pourtant leurs plans sont bouleversés après la découverte d’un phénomène étrange qui transformera leur vie : une chance que Dieu, ou la providence, leur envoie.
L’auteur nous entraîne avec ce nouveau roman dans des aventures à la Balzac. Des personnages hauts en couleur font face à des rebondissements multiples dans un passé proche nous rappelant une société d’entraides et de compassion.
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Le vent frappait sans relâche aux vitres de la fenêtre et, par instant, Mathilde distinguait de sa position allongée des branches voler. La tempête tentait aussi de pénétrer dans la maison par le conduit de la cheminée au manteau de bois qui avait dû être sculpté à la construction de la bâtisse quelque cent cinquante années auparavant.
Elle tenait son ventre à deux mains, maintenant allongée sur le gros édredon rouge damassé que Georges n’avait pas retiré pour accéder à sa volonté. Elle sentait les coups que l’enfant lui donnait, l’invitant à s’ouvrir pour lui permettre de venir au monde. La douleur était intense mais naturelle. Sa mère lui avait dit pendant son enfance que la maternité était la plus belle chose au monde et qu’il fallait souffrir pour mériter le cadeau que Dieu lui mettait entre les mains.
Georges pénétra bruyamment dans la chambre, porteur de deux seaux remplis, l’un d’une eau qui dégageait une vapeur humide, l’autre de celle parfaitement fraîche tirée de la pompe installée sur la pierre à eau de la cuisine. Son visage était livide mais une lueur de détermination habitait ses yeux marron. Il se pencha sur Mathilde, observa ses traits d’une manière presque médicale puis, se retournant, alla ouvrir la grande armoire lingère dans laquelle il prit au hasard des serviettes blanches en coton nid d’abeille qui l’attendaient pliées sagement comme l’étaient les piles de draps.
La chance de Dieu – Livre premier – Mathilde et Georges, Benoit COUZI