Au-delà de l’impudence de déclarer sa flamme à la folie, il est tout aussi délicat d’associer nos folies « douces » ou « ordinaires » aux pathologies les plus douloureuses telles que les psychoses et l’autisme. En référence à « l’Éloge de la folie » d’Érasme, qui se proposait de se moquer de la société anglaise de la Renaissance jusqu’à parler en son nom et la tourner en dérision, il nous est apparu que la folie était toujours aussi méconnue ou moquée sur un mode défensif à l’orée de ce vingt et unième siècle. La folie fait peur en fonction d’un fort attachement à la notion de normalité et nous répugnons à la reconnaître sur un mode mineur en un certain nombre de nos manies, phobies, clivages ou rituels qui entravent cependant notre vie quotidienne. Cette approche s’intéresse tout autant aux diverses formes de folie et ses symptômes qu’à un certain nombre de créateurs qui ont connu sa morsure au point de nous interroger à propos de l’interaction du génie et de la folie qui demeure toujours sans réponse. Laissons-nous dériver selon le courant de la déraison, sans a priori et avec humour, à la façon d’Érasme, qui nous tend depuis six siècles ce miroir dans lequel il nous invite à nous reconnaître.
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Jean-Luc Locret
Ayant écouté et observé ses patients psychotiques, Jean-Luc Locret s’en est inspiré et a conçu L’amour de la folie. Il nous incite à mieux connaître les arcanes de la folie qui nous reste étrangère, sans répugner à y mêler ce qu’il est convenu d’appeler nos « folies douces » ou « ordinaires », de façon à les reconnaître avec bienveillance et en faire nos alliées à défaut de les résoudre.